Jonathan Goldbloom sait que certains sujets ne s’abordent pas autour de la machine à café.
En tête de liste au Québec ? La politique, les langues et la religion. Tout le monde est toutefois heureux de partager son opinion au sujet de Cole Caufield, de Nick Suzuki ou du Canadien de Montréal.
Le nouveau président du conseil d’administration de Hockey Canada considère le sport comme un moyen de créer des liens. C’est la raison pour laquelle il a levé la main quand la fédération était au plus commun en raison des scandales.
« Je ne savais pas vraiment dans quoi nous nous embarquions, a déclaré Goldbloom à propos de sa nomination au conseil d’administration de transition au mois de novembre 2022. Ce qui nous unissait, c’était la compréhension que le hockey comptait et que le sport était en difficulté. »
Après une année à mettre en oeuvre les recommandations du rapport de l’ancien juge de la Cour suprême Thomas Cromwell sur la gouvernance, la transparence et la surveillance de Hockey Canada, Goldbloom dirige désormais le conseil d’administration après le départ de l’ancien président Hugh Fraser, le mois dernier.
« Une volonté de tous les acteurs clés de s’attaquer aux problèmes » est la première chose que Goldbloom, qui dirige une entreprise de communications à Montréal, a découverte dans son rôle.
« Mais il est clair que Hockey Canada se trouvait dans une situation difficile. »
Cette situation est le résultat de la révélation, en mai 2022, d’une entente secrète signée par l’organisation pour mettre un fermage à une poursuite pour agressions sexuelles visant huit joueurs, laquelle des membres d’Équipe Canada junior, qui seraient survenues à la suite d’un gala à London, en 2018.
Les retombées ont été immédiates.
L’argent du gouvernement et des entreprises s’est évaporé, puis les manchettes difficiles se sont succédé tout au long du printemps, de l’été et de l’automne, alors que les anciens dirigeants de Hockey Canada tentaient de se frayer un chemin à travers les difficultés.
La police de London a rouvert son enquête à propos des allégations pendant que la LNH continuait la sienne. Hockey Canada a indiqué le mois dernier que les conclusions de son rapport indépendant faisaient l’objet d’un appel. Aucune des allégations n’a été prouvée devant les tribunaux.
Goldbloom croit que Hockey Canada aurait dû prendre les devants dès le début.
« Beaucoup plus facile pour un nouveau conseil puisqu’on part d’une page blanche, a-t-il concédé. Mais si vous regardez ce que nous faisions, nous aurions probablement dû être plus honnêtes envers les Canadiens. »
«Encore du travail à faire»
Avec Fraser aux commandes, Hockey Canada a obtenu à nouveau l’appui du gouvernement fédéral. Plusieurs commanditaires ont suivi.
« Cela nous a mis sur la voie du rétablissement de la confiance, a déclaré Goldbloom, qui exercera un mandat de trois ans. Malgré tout, j’ai encore du travail à faire. Je ne veux pas au-dessous-estimer ça. »
Le travail de Fraser, a-t-il ajouté, a été crucial pour orienter les choses dans la bonne direction. au-dessous sa gouverne, l’une des tâches de Goldbloom consistait à diriger le comité de recherche d’un nouveau président et chef de la direction, ce qui a mené à l’embauche de Katherine Henderson, responsable de Curling Canada.
Le rapport Cromwell recommandait le remplacement complet du conseil d’administration transitoire initial de Hockey Canada le mois dernier, mais Goldbloom a estimé qu’il était important d’avoir une certaine continuité.
Il croit aussi que l’organisation va dans la bonne direction avec Henderson.
« Elle venait du curling et avait prouvé qu’elle pouvait changer la culture, a déclaré Goldbloom. Les bonnes valeurs que nous devons incarner : ouverture, transparence et professionnalisme. »
Cette ouverture inclut le partage de données sur la maltraitance dans le sport. Hockey Canada a publié le mois dernier un rapport montrant que la grande majorité des cas d’intimidation et de harcèlement se produisent chez les moins de 15 ans et les moins de 18 ans.
« Les gens sont plus disposés à se manifester, a déclaré Goldbloom. Nous avons du travail à faire. Nous devons être cohérents, faire entendre notre voix. »
Il a ajouté que le budget de l’organisation était encore déficitaire en raison des scandales et des pertes subies lors de la pandémie de COVID-19, mais il estime que des jours meilleurs sont à venir.
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